Affiche française de DEVOTEE
Affiche américaine de DEVOTEE
Affiche asiatique de DEVOTEE
BANDE-ANNONCE ORIGINALE (FRANCE) DE "DEVOTEE" :
BANDE-ANNONCE ANGLAISE DE "DEVOTEE" (TRAILER, IN ENGLISH) :
DEVOTEE a reçu une MENTION SPECIALE au Barcelona IGLFF 2008 :
DVD EN VENTE SUR PRICEMINISTER
Hervé aime les mecs de 20 ans. Mais il n'est pas toujours facile de satisfaire ses désirs quand on est différent des modèles qui ornent les couvertures de magazines... Les choses vont-elles changer quand Hervé rencontre un beau mâle de 21 ans, "devotee" ?
Hervé likes 20-year-old guys. But it's not always easy to get what you desire when you're different from the models gracing magazines' covers...Will things change when Hervé meets a 21-year-old hunk who is a "devotee" ?
Hervé houdt van jongens van 20 jaar... Maar het is niet altijd makkelijk om je lusten te bevredigen als geen frontcover model bent... Zullen de dingen veranderen als Hervé botst op een mooie "devotee" jongen van 21 jaar ?
Hervé Chenais tem predileção pelos rapazes de 20 anos. Ele busca amor e companhia. Mas nem sempre é fácil conseguir o que se deseja se você é bem diferente do padrão de modelos que estampa as revistas. Em especial se você é mais velho (43 anos) e inválido (Hervé nasceu sem braços e pernas). Será que a situação mudará quando ele conhece on-line um belo jovem de 21 anos que é um “devotee”? “Devotee” é o praticante de acrotomofilia, que é a atração sexual por pessoas com amputações. O encontro dos dois revela a dificuldade que Hervé tem de conhecer pessoas que o tratem como um ser humano, e não um fetiche. Rémi Lange ilustra tema e personagem com muitas cenas de sexo.
Devotee es la historia de Hervé, hombre enérgico de 43 años de edad, que nació sin brazos y piernas. Él satisface a un hombre joven magnífico que ha conocido por internet, un devoto (devoteeism - o el acrotomophilia- es la atracción sexual hacia personas con amputaciones) quien parece que podría ser diferente a los demás. Sus encuentros prueba la dificultad de Hervé en encontrar una conexión verdadera con alguien que esté interesado en tratarle como una persona antes que como un simple fetiche.
Hervé gosta de rapazes de 20 e poucos anos. Mas nem sempre é fácil conseguir o que se quer quando se é diferente dos modelos que enchem as capas das revistas… Ao fazer-nos entrar no mundo dos fetiches por amputados, este filme oferece-nos uma visão da atracção sexual em que a carícia quase casta (aos olhos da pornografia tradicional) ganha um peso erótico imprevisível.
Another summary :
A disabled man seeks love and companionship.
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DVD SIMPLE EN VENTE SUR L'HARMATTAN ET PRICEMINISTER
DVD DOUBLE, AVEC "MES PARENTS" DE REMI LANGE, EN VENTE SUR PRICEMINISTER
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PRESS REVIEWS / REVUE DE PRESSE :
"Dans le foisonnement donné à voir ce week-end, que retenir ? Les films de Rémi Lange et Loree Erickson qui filment le sexe handicapé sans voyeurisme (même si cela peut sembler antinomique)." (Eric LORET, LIBÉRATION / 16 JUIN 2010, à propos du 2ème "Paris Porn Film Fest")
CLIQUEZ SUR LA PHOTO DE GAUCHE POUR LIRE LA CRITIQUE DE HETEROCLITE (SEPTEMBRE 2008)
"Film évidemment dérangeant, absolument queer, Devotee (du nom de ceux qui aiment les membres atrophiés) sait aussi émouvoir en bousculant nos stéréotypes."(DIDIER ROTH-BETTONI)
"Quiet, and reflective, Devotee is both an intimate exploration of desire and of disabled sexuality which challenges us to consider our own voyeuristic treatment of Hervé's body."http://homocinema.web.iq.pl/gay_movie_devotee.html
"One of the strongest and most unforgettable films you will see at the festival this year." 2009 TLVFEST - Israel International LGBT Film Festival
"Rémi Lange brise ici un des tabous sexuels et humains les plus sensibles de notre époque : l'attirance pour l'infirmité, la condition sentimentale et érotique des handicapés physiques. A travers la relation entre un jeune valide et un homme privé de bras et de jambes, il repousse certaines limites avec une audace, un respect et un humour aussi bien dignes d'un kamikaze que poignants". (Bernard Achour, Têtu, juin 2008)
"En brisant des tabous profondément ancrés dans notre société, Remi Lange signe un film déroutant et bouleversant. Remi Lange brengt een ontroerend en ongewoon verhaal en doorbreekt taboes die diep geworteld liggen in onze cultuur." (Genres d'à côté, Bruxelles, juin 2008)
"Le réalisateur Rémi Lange signe un film intimiste, à la fois pudique et dérangeant qui n'est pas sans rappeler l'univers de Lynch ou Cronenberg. L'idée de départ a été la scène fantasmagorique et culte de HUSTLER WHITE de Bruce LaBruce où un skin fait un foot fucking avec son moignon à un devotee. Le scénario est co-signé par Hervé Chenais, qui tient le rôle principal aux côtés de l'angélique Guillaume. Une condamnation du culte du corps omniprésent et véritable objet de consommation !" (TRIBU MOVE, juillet 2008)
"From the director of 'The Path to Love' comes the intimately realized story of Hervé, whose body marks him as an outsider to the younger men he desires. When he meets an attractive man online who is drawn to his difference, will a sexual encounter lead to something more ?" (Newfest, New York, juin 2008)
"Daring and straightforward, DEVOTEE is the story of Hervé, an assertive 43-year-old man who was born without arms or legs. He meets a gorgeous young man online, a devotee (devoteeism (or acrotomophilia) is the sexual attraction to people with amputations) who seems like he might be different. Their encounter proves Hervé’s difficulty in finding a true connection with someone who is interested in treating him like a person rather than a mere fetish." (Outfest, Los Angeles, juillet 2008)
"Sexually-challenged: Rémi Lange unveils discrimination by Jun Zubillaga-Pow.
Do you remember travelling some distance to meet someone for a one-night-stand? Photo exchange in a chat room or on MSN, followed by exchange of numbers and arranging to meet somewhere for casual sex. Directed by Rémi Lange, the film Devotee recalls exactly the same encounter, except that one guy is an amputee and the other a devotee.
The film relates Hervé’s three encounters with a social escort, a young man in his twenties and another guy with a physical abnormality. In each of these narratives, Rémi Lange pitches the tone of the scenes to reveal deeply rooted stereotypes of people who are physically and sexually-challenged. Shot with minimal alteration to natural lighting and environmental sounds, the film aims to present the honest reality of the everyday life of a homosexual amputee.
Other than a couple of philosophical quibbles so typical of the French, but so essential to the film’s message, character development of the antagonists is measured precisely to deliver the entrenched reification of sexual intimacy. In Hervé’s own words, “you took your pleasure… you used me as an object… Did you kiss me?”
Strong acting by an experienced and good-looking cast, this film is one of those artistic rarities from the international circuit, which deserves more screenings than the one that our local authority has allowed."
http://www.fridae.com/lifestyle/2009/08/11/8765.sexually-challenged-r-mi-lange-unveils-discrimination
"DEVOTEE est une œuvre qui bouscule, qui renvoie nos idées aseptisées à une réalité bien plus cruelle. Une sujet fort, provocant, qui n’a certainement jamais effleuré l’esprit de la majorité des gays. Rémi Lange prend son histoire à bras le corps (sans vilain jeu de mot !), sans fausse pudeur et sans voyeurisme mal placé. Un film qui peut faire évoluer les mentalités dans un coffret double où l’on trouve aussi le film MES PARENTS, plus des courts-métrages sur chaque DVD…" (2X, 2 juillet 2008)
"Réalisateur iconoclaste et inclassable, souvent formellement brouillon mais toujours déconcertant, Rémi Lange livre avec « Devotee » une œuvre troublante et bouleversante qui attaque de front des tabous profondément ancrés dans notre société. Hervé aime les mecs de 20 ans. Mais il n’est pas toujours facile de satisfaire ses désirs quand on est différent des modèles qui ornent les couvertures de magazines... Les choses vont-elles changer quand Hervé rencontre un beau mâle de 21 ans, "devotee" ? Dans le langage des pratiques sexuelles fétichistes, un devotee désigne quelqu’un attiré sexuellement par une personne handicapée. Dès le premier plan, le handicap de Hervé déstabilise, saute à la figure et semble nous engouffrer tout entier. Mettant à mal le principe d’identification du spectateur, cette scène inaugurale, nécessaire pour d’emblée dépasser le malaise de la différence, ouvre magnifiquement ce film unique. Co-écrit par Hervé Chenais, acteur principal de cette romance inhabituelle, le scénario ose et bouscule les normes physiques et esthétiques imposées par une société de plus en plus conformiste. Cette tendance à l’uniformisation est d’autant plus évidente dans le milieu gay où la virilisation en cours ne laisse pas beaucoup de places aux marges et aux corps différents : folles excentriques, grands maigrichons, gueules cassées et autres moches mal foutus ne sont pas toujours bienvenus. En réponse, Remi Lange nous balance une « freak power » vitale. Dommage que la mise en scène ne soit pas à la hauteur d’un tel contenu. Mais le côté fauché et brut est aussi la marque de fabrique de Lange. Le manque d’argent, au moins, n’aura pas aveuglé un regard si rare." (Frédéric Arends, GUS)
"DEVOTEE de Remi Lange : un film coup de ....
Coup de poing ? Impossible, le personnage principal n'en a pas, pas plus qu'il n'a de pieds. Nous ne sommes pas dans Freaks mais dans un film vraiment inclassable par sa force et son audace. Tellement inclassable, que sa critique n'est pas plus à sa place ici que dans n'importe quelle autre rubrique à tendance culturelle. La jaquette du DVD porte la mention suivante : "Hervé aime les mecs de 20 ans. Mais il n'est pas toujours facile de satisfaire ses désirs quand on est différent des modèles qui ornent les couvertures des magazines... Les choses vont-elles changer quand il rencontre un beau mâle de 21 ans, « devotee » ?" Assez séduisant quand on s'intéresse au monde de la sexualité et du handicap ... mais si l'on ignore le sens du mot « devotee », on va découvrir un nouveau monde, celui des acrotomophiles, en anglais, devotees (« fervent(e)s en français). En revanche, aucune concession, aucune mièvrerie dans le débat « handicap & sexe », le film est trop centré sur les spécificités d'Hervé pour cela. Le film est un OFNI, objet filmé non identifiable, bourré de petits défauts et de maladresses techniques mais qui sont autant de mises en valeur de la prouesse cinématographique ici réalisée. Faire de son handicap un objet de jeu sexuel, ne rien cacher de la vie sans terminaisons aux quatre membres (étonnante autonomie), filmer érotiquement, sensuellement des relations sexuelles entre le héros, Hervé et son fervent partenaire ... oser se lancer dans un débat sur le partage des plaisirs sont autant de défis que réussit l'équipe de Rémi Lange.
Il est vain de discuter de la part d'autobiographie ici reportée : on lira dans les liens ci-dessous plusieurs interviews d'Hervé Chenais, acteur et président de l'AGLH (Association des Gais et Lesbiennes Handicapés), auxquels le cinéphile curieux pourra trouver d'autres réponses que celles déjà apportées dans l'interview figurant dans les bonus. Nous ne sommes pas, sauf pour nos lecteurs devotees, en présence d'un film porno à regarder avec papier absorbant à portée de main : il y a un vrai scénario ( avec recherche de partenaires sur des sites que vous connaissez !), un début, un milieu, une fin. Du cinéma, du vrai, qui fait mal et qui fait penser et avancer ... que vous ne verrez JAMAIS en salle !!" (www.handigay.com)
"Jusqu'à présent, je n'avais vu aucun film de Rémi Lange même si, comme tous les cinéphiles, je connaissais les titres de ses deux longs-métrages sortis en salles à la fin des années 90 : Omelette et Les yeux brouillés. Avec ces deux films, le cinéaste s'inscrivait dans la lignée des diaristes à la caméra échafaudant un vaste projet autobiographique.
Après cela, la carrière de Lange est devenue plus underground mais depuis 15 ans, il poursuit (en vidéo) une œuvre fortement marquée par les questions du sexe en général et de l'homosexualité en particulier.
Avec Devotee, c'est peu dire que le cinéaste marche sur des œufs. En effet, ce récit pourrait dans un premier temps évoquer la pornographie telle qu'elle se pratique aujourd'hui : extrêmement fétichiste et catégorisée (« jeune », « asiatique », « sado-maso », etc.). Et si la première catégorie (« gay ») est désormais relativement traitée à l'écran, la seconde (« handicapé ») l'est beaucoup moins !
Fort heureusement, nous ne sommes pas sur Internet et il ne s'agit pas de cliquer paresseusement pour obtenir ce que l'on recherche.
D'une part, ce film n'a rien de « pornographique » (le cinéaste se montre beaucoup plus « hard » dans son court-métrage Cake au sirop de cordom, en bonus du DVD) ; d'autre part, Lange pense d'abord en terme de cinéma et nous oserions presque dire que Devotee évoque la rencontre improbable entre L'inconnu du lac de Guiraudie (les amours entre hommes) et le Freaks de Tod Browning (pour l'humanité conférée aux « monstres »).
Après de telles références, un « toutes proportions gardées » paraît évidemment de rigueur dans la mesure où le film de Lange a été tourné avec les moyens du bord (en mini-DV) et qu'il relève d'une économie extrêmement pauvre. Néanmoins, on apprécie le fait que l’œuvre soit bien cadrée et bien montée (sans mauvais jeu de mots) et témoigne d'un constant désir de faire du cinéma.Hervé, la quarantaine, est handicapé de naissance et homosexuel. Sa mère ayant pris des médicaments pendant sa grossesse (de la thalidomide?), il est né avec les quatre membres atrophiés. En surfant sur Internet, il rencontre un beau « devotee » (terme qui désigne les personnes attirées par le handicap physique et les membres amputés) qui vient le retrouver chez lui...
Avec ce film, Rémi Lange est constamment sur le fil du rasoir. Parfois, on a un peu le sentiment qu'il ne s'adresse qu'à une « niche » bien particulière avec le risque de se cantonner à un certain ghetto (le film a circulé dans tous les festivals « gays » du monde et il a obtenu une mention à Barcelone). Il frise aussi le récit édifiant militant pour le droit à la différence : après une longue scène d'amour, Hervé tient un discours un peu pénible (d'autant qu'il a l'accent traînant de Jean-Marc Lalanne!) à son jeune amant pour lui reprocher de n'avoir pensé qu'à son propre plaisir et de ne pas avoir pensé au sien (par exemple, il ne l'a jamais embrassé).
Pourtant, si Devotee intéresse quand même, c'est par cette manière qu'il a de porter un regard empathique sur « l'autre ». Je me souviens d'un beau texte de Daney sur 36 fillette de Breillat où il expliquait que le cinéma était aussi un moyen pour lui d'avoir des nouvelles d'individus dont il se fichait éperdument dans la « vraie » vie (les adolescentes et leurs désirs). En filmant sans voyeurisme et avec beaucoup de respect ce corps singulier, abîmé, amputé ; Lange parvient à traduire sa douleur, sa solitude et à nous faire comprendre sa singularité.
Alors qu'on pourrait parfois sombrer dans une certaine forme d'auto-complaisance « victimaire » (la fameuse scène où Hervé fait le bilan de leur relation sexuelle), le film finit sur une note à la fois assez drôle et qui montre que le « héros » du film n'a pas le monopole de la souffrance.
Je n'en dis pas plus mais Lange a le mérite de montrer que n'importe quelle « différence », même si elle peut sembler futile, reste une souffrance pour celui (ou celle) qui la vit au quotidien.
Dérangeant comme tous les films qui nous changent de nos habitudes et qui plongent dans des univers aux antipodes des nôtres, Devotee a le mérite immense de dépasser ses « spécificités » (homosexualité, handicap, fétichisme...) pour nous ouvrir une porte jusque là inconnue sur l'être humain..." Le Journal Cinéma du dr Orlof
"Film-ovni, Devotee s’attache au désir que suscitent chez certains les corps hors norme. Un manifeste dérangeant et passionnant, qui renverse les perspectives sur la sexualité et le handicap. par Arnaud Gallay
Le visage d'un homme, les yeux clos, en gros plan. Lentement, un membre s'approche de sa bouche. Ce n’est pas une main, ce n’est pas un sexe… Alors qu’il se réveille, la caméra dévoile dans toute sa nudité quatre membres sans extrémités. Cette première scène qui met le spectateur à l’épreuve, est à l’image de Devotee: à la fois distancié et frontal, quotidien et hors norme. Des plans que le réalisateur Rémi Lange a voulus pour «se débarrasser de cette attente malsaine, et à la fois normale, du spectateur.» Passé ce préambule, on entre dans l’intimité d’Hervé, entre Paris et un petit village isolé où il vit. Jusqu’à sa rencontre sur le tchat avec Guillaume, beau jeune homme fasciné par les membres amputés – un «devotee», selon le terme consacré (voir encadré). Dissymétrie Président d’une association de gays vivant avec un handicap* Hervé Chenais s’est improvisé comédien à la suite d’une rencontre fortuite avec Rémi Lange. Pour lui, Devotee est d’abord un moyen de rappeler l’évidence: Un corps handicapé est un corps sensuel, ni plus, ni moins. De fait, on lui a posé mille fois la question: Comment on fait l’amour? comment on caresse? comment on se masturbe, lorsque l’on n’a pas de mains?… «Je ne m'imagine pas avec des mains. Quand je veux avoir des sensations, c'est mes moignons que j’utilise, tout simplement», explique-t-il sans fausse pudeur. En tant que co-scénariste, Hervé a tenu à raconter sa recherche d’affection et de sexualité – une recherche au cours de laquelle il a croisé des «devotees». En riant, il les compare à des gourmands bousculant les clients d’une pâtisserie pour s’emparer de la dernière pièce… comme celui qui avait demandé à Hervé l’aéroport le plus proche pour son jet privé «…mais finalement ça ne s’est pas fait!» Pendant quelques temps, une relation s’était instaurée avec un autre devotee. «Lui y trouvais son plaisir, mais moi, pas le mien.» Dans le film, cette dissymétrie du désir s’exprime dans une scène charnelle entre Guillaume et Hervé. A l’excitation du premier répond la frustration du second, qui attend un baiser qui ne viendra pas.
Universalité Quelque peu boudé par les festivals français, mais porté par le bouche-à-oreille international, ce nouveau moyen-métrage de Rémi Lange confirme le culot et l’impertinence du jeune réalisateur de Omelette et Mes parents. Mêlant sensualité, drame et humour, Devotee en déroutera plus d’un. Par sa thématique, mais aussi par certains de ses rebondissements un peu baroques, ou par l’aspect brut de sa production artisanale – un point assumé par son réalisateur, pour qui un tel film n’aurait pas pu se faire avec des acteurs professionnels et une équipe de tournage au complet. Même imparfait, Devotee frappe par sa richesse et son audace, plus que par le choc passager provoqué par certaines images. Car au-delà de la question du handicap, il braque sa caméra sur le désir. «J’ai cherché à inviter les spectateurs à se poser des questions sur leur tolérance vis-à-vis de ces corps, mais aussi vis-à-vis de leur propre désir», explique Rémi Lange. Devotee «déglingue le formatage», comme le dit joliment Hervé, en montrant comme désirable un corps radicalement différent. Mais il pose également la question universelle de la «fétichisation» de l’autre, de cette tendance croissante à composer «à la carte» son/sa partenaire idéal-e selon des critères physiques toujours plus pointus. Une tendance qui fait aussi un peu de nous des «devotees» et nous met au défi de garder en vue, au-delà du fantasme, l’humanité de chacun.
Devotees et handicapés: je t’aime moi non plus
Terme a priori sulfureux, au parfum de secret et de perversion, le mot anglais «devotee» aurait été adopté aux Etats-Unis dès les années 80 par les individus éprouvant une attirance sexuelle vers les personnes amputées, puis par extension, vers les personnes ayant certains types de handicap. Des formes de «paraphilies» apparentées ont émergé, comme celle des «wannabes» (personnes qui aspirent à être amputées) ou des «pretenders» (qui simulent un handicap). Aujourd’hui, une centaine de webforums discutant de ce type d’attirance ou de sites érotiques présentant des modèles (principalement amputés) témoignent de l’existence d’une communauté d’«admirateurs» considérable, même si leurs pratiques restent particulièrement mal vues. Et pour cause: le rapport entre une personne handicapée et une personne valide renvoie encore bien souvent à la notion d’abus – une idée renforcée par la statut de beaucoup de handicapés, sous tutelle ou curatelle.
Des proies faciles? Les personnes handicapées dans le rôle de «proies faciles» et les devotee comme prédateurs? Paul, animateur de l’un des seuls sites en français «pour les handicapés et leurs admirateurs», Overground, balaie cette idée: «On oublie souvent que la personne handicapée voit sa personnalité se renforcer considérablement par le handicap.» Préférant à «devotee» le terme de «fervent», il précise: «Ce sont plutôt des personnes attirées sexuellement, mais pas uniquement, par d'autres personnes en tant que telles. Parce que le handicap en fait des personnes à leurs yeux ‘extra-spéciales’, beaucoup de fervents recherchent plutôt une relation durable.» Gérard, l'un des animateurs du site participatif français Handigay, relativise: Les «devotees» restent un phénomène marginal pour les personnes avec un handicap. «Le film Devotee est beaucoup plus pertinent par rapport au devotee qu’à sa ‘proie’.» Il reconnaît qu’«une personne amputée peut avoir envie de se faire elle aussi un ‘plan devotee’ comme on peut être tenté par une soirée SM ou cuir... De là à en faire une façon exclusive de vivre sa sexualité, il y a un gouffre!» Et de conclure: «Il y a mille façons de vivre sa sexualité, multipliez-les par les mille façons de vivre un handicap, qui peut revêtir des milliers d'aspects, et vous obtiendrez des millions de situations.» A.G.
"Adepte, avez-vous dit ? De Rémi Lange et sa filmographie, assurément. Ce dernier opus, à voir ABSOLUMENT, Devotee, nous fait montre un Rémi bien plus proche de la nature humaine, bien plus en accord avec sa propre nature d’Homme, sérieux et généreux. Du coup vous serez transportés dans l’univers de Hervé Chenais (alias Hervé) bien plus loin, limite borderline, que dans toutes les productions passées de l’Ange cinéaste. Nous ne somme plus dans de l’humoristico-caustico-parodique comme dans The sex of Madame H (2005), ou de Cake au sirop de cordom (2005). Devotee nous touche, me touche, vous touchera là où vos habitudes sont tenaces et vos tabous bien encrés. Attention la gifle, gaffe au retour de boomerang... Ce documentaire, bien plus réel que fiction ne pourra vous laisser dans l’indifférence de la différence. Demain matin, devant votre miroir, ce maudit bouton post pubertaire qui n’en fini pas de récidiver aura bien pâle allure. Votre soit disant bouée de quadragénaire déformée par le prisme de votre dysmorpophobie* s’en trouvera métamorphosé en baudruche, voire en peau de chagrin. Normal ou pathologique, telle n’est pas la question dans ce film, tout est question d’amour et de fantasme, tout comme le plaisir de se faire fister ou autre acabit sexuello-jouistique. Rien de bien méchant, mais certainement dérangeant quand notre regard se pose sur l’inconnu… Merci Rémi, merci Guillaume, merci Hervé.
Les bras m’en sont tombés()
D@vidDotG
* - crainte obsédante (à tort ou à raison) d'être laid ou malformé."
"Devotee de Rémi Lange. Soit l’histoire d’Hervé, un homme qui est né sans mains ni jambes. Gay, il recherche des garçons sur Internet ou se paie quand il le peut les services de prostitués. Rémi Lange nous plonge de façon à la fois pudique et frontale dans le quotidien de ce personnage. Mais surtout, ce film était l’occasion pour moi de découvrir un nouveau mot : « devotee ». Un devotee est une personne « non handicapée » (on va éviter de dire « normale ») qui est attirée par les personnes qui ont un handicap. Par exemple, dans ce film-ci, on voit un garçon qui est très attiré par les personnes comme Hervé, sans mains ni jambes. Grâce à Internet, beaucoup de devotees peuvent aller jusqu’au bout de leurs fantasmes. Il fallait vraiment avoir des couilles pour jouer le personnage du jeune « devotee », surtout qu’il y a quelques scènes vraiment pas évidentes à tourner quand on est pas un « devotee » dans la vraie vie (scène intime avec lèche de moignons notamment) (...). Devotee n’est pas vraiment porno. La rencontre et les ébats d’Hervé et du devotee sont filmées avec pudeur et sensualité. C’est vraiment déroutant, et même si quand on est pas habitués ça peut choquer, ces passages témoignent d’une certaine beauté. La suite est un peu attendue : le devotee a du mal à assumer ses attirances, Hervé aimerait qu’on l’aime plus que pour un fantasme considéré comme tordu. Puis une fin sous le signe de la tolérance avec une rencontre inattendue. Globalement pourtant le film est très émouvant, très pertinent et on passe volontiers outre ses maladresses (un manque de budget qui se ressent à l’écran, des acteurs pas toujours justes). Un sujet vraiment fort pour un film qui mérite d’être vu.
"DEVOTEE le nouveau film de Rémi Lange avec Hervé Chenais, transporte instantanément dans un univers où le naturel l’emporte sur le voyeurisme.
Le sujet sur une idée de Hervé Chenais, réalisé par Rémi Lange (Omelette, Les yeux brouillés …) permet dès les premières minutes, d’oublier la différence, pour ne retenir que la dramaturgie de l’histoire et la sensualité des personnages. La beauté ténébreuse de Guillaume, donne l’intensité troublante à cette relation perturbée par … mais je ne veux pas révéler le nœud de l’intrigue.
L’intensité des regards, la beauté des images, la participation d’Ilmann Bel, d’Antoine Parlebas, la prestation exceptionnelle de Guillaume, qui trouve ici un grand rôle, et la déchirure humaine d’Hervé Chenais vont faire de ce film « gay », un classique qui devrait rejoindre les méandres des cinémathèques ! Une vie qui peut être celle de « monsieur ou madame » tout le monde, vu sous l’angle « gay ». Chacun de nous peut connaître ou devenir un DEVOTEE. Une grande réalisation de Rémi Lange." (Flash-news.over-blog.com)
"A l'heure où le festival de Cannes éteint ses derniers feux, à l'heure où de petits films de quelques millions d'euros gagnent la palme, où de plus gros remportent d'autres prix, à l'heure où l'on murmure que le cinéma se meurt, que le marché du jeu vidéo est en train de le l'emporter en termes de loisirs, à l'heure où le club des treize clame haut et fort que le fossé devient un gouffre, à cette heure improbable où l'on voudrait que tout soit comme avant, alors que tout a changé, les paroles de Godard ou de Scorcese qui affirmaient qu'avec l'ère de la vidéo et du film fait maison, le cinéma se transformerait et de nouveaux auteurs naitraient, ces paroles prennent un nouveau sens. Certes la vidéo de plus en plus remplace la pellicule, sans détriment du spectacle, mais l'économie reste la même. Ce nouveau cinéma tant promis, n'est pas un changement de technique. Il est un changement d'âme et de regard. Cette vidéo a ceci de miraculeux qu'elle permet enfin une rébellion qui n'était plus pensable. Non pas en imitant à moindre frais une cinématographie essoufflée -quelques millions
d'euros, ce n'est pas beaucoup, cependant ça ne traine pas dans la poche du premier venu- mais en permettant d'aborder d'autres sujets, de dire d'autres choses, de montrer d'autres images, bref de faire ce que les lois du marché ne permettent plus et sans doute ne permettront plus jamais . Un film peut se faire à la sauvette, et comme des œuvres interdites au siècle dernier , se vendre sous le manteau. Ce n'est pas l'argent qui prime alors, mais un autre regard sur le monde, et même, carrément, un autre monde. Devotee (aux éditions dvd les films de l'ange, 25 euros le double dvd) raconte les amours d'un homme tronc. Faute de moyen, c'est aussi mal éclairé qu'un gonzo, et l'histoire filmée dans l'urgence de la vision est surement un peu bancale au finale. Point de vue trucage,
l'économie est résolue par la présence bien réelle d'un homme tout à fait tronc de nature, enfin presque, car ses moignons de jambes et de bras subsistent, permettant de nombreux jeux amoureux, régals du fétichiste attiré dans son antre. Car c'est bien à une rencontre du désir que nous convie le cinéaste Rémi Lange (Omelette, Les yeux brouillés). D'un côté un beau jeune homme, devotee -c'est ainsi que se nomment d'eux mêmes ceux qu'attirent les êtres amputés- et de l'autre, l'objet du désir. On y découvre comment sans main ni bras, on peut se donner du plaisir, en donner aux autres, et d'autres choses tout aussi utiles, telles que taper à la machine, conduire une voiture, ou se
faire un café. Ce docu-fiction aussi improduisible qu'indistribuable dans les circuits classiques, n'a pas seulement le mérite de nous rejouer Freaks, version porno mais soft (en effet pas de plan de pénétration moignon ; il y a des limites au jeu de l'acteur !) , mais de témoigner de quelque chose de totalement oublié : le monde ne ressemble pas à ce que nous en dit le cinéma non plus que la télévision. Il n'y ressemble pas, parce que ce monde est celui qu'autorisent les financiers, et que sa représentation même réaliste, n'est et ne peut être que le reflet d'une pensée argentée, soumise au compromis et à son industrie. Bien sûr, on peut rester pantois devant le spectacle et lui reprocher ses multiples défauts. Il n'en demeure pas moins que des images jamais encore vues s'y révèlent et nous parlent et nous surprennent et nous hantent. Petit à petit, devant l'évidence du regard de Rémi Lange, les préjugés tombent, l'amour monstrueux nous parait possible, et lorsque le "monstre" proteste de n'avoir été qu'objet de désir dans cette relation, tout s'inverse et fait question. Car ici, ce n'est plus le beau jeune homme qui est l'homme objet mais l'amputé et son discours mlf ancienne génération surgit de nulle part, provoquant notre agacement, nous renvoyant aux ténèbres de nos certitudes : mais pour qui se prend il celui-là, ce demi-homme, de protester alors qu'avec sa gueule, et son corps il devrait remercier le bon dieu de s'être tapé un mec comme ça ! Bien sûr, le gars n'est pas forcément sympathique - ras-le-bol des bons handicapés de cinéma toujours gentils et autres Mimie Mathy trop bonnes fées -, bien sûr cette relation n'est pas totalement bouleversante et le scénariste s'en sort davantage par une pirouette que par une morale, mais qu'importe. Ce film nous renvoie à l'essence même du cinéma, sa vocation première : montrer ce que nul n'a vu, faire vivre ce que nul n'a vécu. Et tant pis si les moyens -techniques, financiers et autres- n'y sont pas.
Ou peut-être tant mieux .
Car les cinéastes de demain ou d'aujourd'hui devront de plus en plus choisir, entre avoir les moyens de faire un film, ou faire un film sans moyen. Entre faire du cinéma ou vivre du cinéma. Entre les deux le fossé est un gouffre, et la radicalisation extrême (sans subvention, ni chaînes, sans salaire non plus, et donc de fait dans l'illégalité) une solution parmi d'autres, une solution qui entraine des genres nouveaux, des regards nouveaux, des films nouveaux, jamais faits jamais vus., comme au bon vieux temps de la naissance de l'art, avec ses maladresses et ses fulgurances.
Aujourd'hui, le cinéma ne meurt pas, il nait.
Devotee n'est surement qu'un exemple parmi d'autres. Reste à trouver sur la toile ces autres films, films d'aujourd'hui ou de demain, mais pas d'hier, ces films qui grâce à ce moyen économique de la vidéo, n'auraient pû se faire avant, qui n'appartiennent encore à aucun marché, et qui pourtant sont là , et font à leur façon la nique au système. Qu'on ne pleure plus donc sur la mort tant de fois annoncée du cinéma. Devotee, l'amoureux des estropiés, des amputés, des abimés, est là, et lui redonne, à sa façon -d'amputé, d'abimé, d'inabouti cinématographique- corps et vie nouveaux. De l'autre côté du gouffre, tout est à venir, les monstres nous font signe." (Philippe Barassat pour LES TOILES ROSES)
"Rémi Lange confirme avec "Devotee", son dernier film, qu'il est un des réalisateurs les plus talentueux dans le champ du cinéma queer français. Si l'on se rappelle la scène iconique du "foot fucking" de Hustler White, de Bruce LaBruce, on peut aborder Devotee comme une digression sans tabou sur le thème du handicap. Le vif du sujet n'est pas seulement le corps d'Hervé Chenais, amputé des quatre membres, mais aussi son cœur, ses attentes envers les fétichistes qui viennent en pèlerinage dans sa ferme de province pour assouvir leur quête du moignon idolâtré. Que devient le cœur de l'homme objet quand il oscille comme une balle de ping pong entre l'abjection vis-à-vis de la norme et la réification vis-à-vis des "devotees", ces amateurs d'hommes mutilés ? Si les dialogues se font rares, c'est parce que la force des images expose explicitement les enjeux de Devotee : esquisser une nouvelle cartographie des zones érogènes du corps humain, souligner la précarité du dialogue entre solitude et fantasmes, et bien sûr faire l'éloge d'une différence radicale en réaction aux rêves uniformes qui appauvrissent notre capacité d'émerveillement : la beauté, elle aussi, est à réinventer."(Maxime)
"J'ai vu Devotee récemment aussi, et c'est une œuvre qui confirme le talent de Rémi Lange. Un grand réalisateur, à n'en pas douter (il l'a déjà prouvé avec son très dérangeant "Mes parents")."(Baker)
"Un film des plus troublants sur un sujet des plus dérangeants. Rémi Lange a osé. Soyez voyeur, laissez-vous retourner..." (Madame H)
"Bravo pour l'audace de Rémi Lange, celle de montrer ce que tout le monde pense indicible et invisible, de mettre en lumière ce qu'une armée de psychanalystes ne parviendraient pas à faire remonter de l'inconscient de la société tant le refoulement social s'enfonce dans le libéralement correct. DEVOTEE, tout en montrant et parlant peu, en dit plus qu'il n'en offre au regard, évite toute forme de voyeurisme et pose des questions essentielles
sur nos existences." (Philipe Perol, directeur du festival Désirs Désir de Tours)
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UN FILM DE / A FILM BY REMI LANGE
AVEC / STARRING HERVE CHENAIS, ANTOINE PARLEBAS, ILMANN BEL, SOPHIE BLONDY, REMI LANGE, BAPTISTE LAMY, JACQUES LANGE.
SCENARIO / SCRIPT : HERVE CHENAIS, REMI LANGE, D'APRES UNE IDEE ORIGINALE DE HERVE CHENAIS. MUSIQUE DE/BY JANN HALEXANDER
GENERIQUE COMPLET : Les films de l’ange et AGLH présentent “Devotee” un film de Rémi Lange avec Hervé Chenais, Antoine Parlebas, Ilmann Bel, Jacques Lange, Sophie Blondy, Rémi Lange, Baptiste Lamy. Montage Rémi Lange et Antoine Parlebas. Mixage Olivier Rodriguez. Image et son Rémi Lange. Scénario Rémi Lange, Hervé Chenais. Musique originale Jann Halexander.
2008 - DUREE DU FILM : 50 MINUTES
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INTERVIEW DE HERVE CHENAIS ET REMI LANGE :
HERVE CHENAIS (A GAUCHE) ET REMI LANGE (AU CENTRE) AU FESTIVAL DE BERLIN (BERLIN PORN FILM FESTIVAL 2009)
À quelle occasion vous êtes-vous rencontrés et pourquoi ce désir
de travailler ensemble ?
Rémi Lange : Nous nous sommes rencontrés au Printemps des
associations en avril 2005. Le stand d’Hervé était en face du
mien. Nous avons sympathisé et comme je vendais les DVD de
mes fi lms, je l’ai orienté sur ceux susceptibles de l’intéresser
comme « Mes parents » ou « Le zizi de Billy ».
Hervé Chenais : J’ai été très heureux de rencontrer Rémi à cette
occasion : je connaissais certains de ses fi lms et j’avais lu pas
mal d’articles le concernant. L’authenticité de ses fi lms me touche
particulièrement : il sait raconter la vraie vie, sans paillettes.
Je l’ai retrouvé en 2006 à ce même salon et il m’a alors proposé
d’évoquer à travers un fi lm le sujet me concernant. C’était
précisément mon souhait, ayant auparavant abordé quelques
cinéastes dans ce sens.
Comment vous êtes-vous répartis la tâche ?
R.L. : Je connaissais mal ce sujet et comme je considérais qu’il
appartenait à Hervé, je lui ai demandé d’écrire un scénario.
J’aime qu’un auteur ou un comédien se livre totalement et fasse
entièrement confi ance au réalisateur. Hervé s’est mis à nu : il a
révélé ses problèmes, son quotidien, son corps.
H.C. : J’ai écrit un premier scénario entre avril et septembre 2006,
tout en ayant à l’esprit que je jouerai les scènes que j’imaginais.
J’ai alors transmis ce texte à Rémi et il a fallu le revisiter sous
forme de huis clos, car cette première version impliquait trop de
décors et de personnages. Je voulais aussi que Rémi marque son
empreinte et que le deuxième acteur, Guillaume, puisse participer à un film dont il serait fier car son rôle n’est pas facile à tenir. Il a d’ailleurs apporté trois idées de scènes qui
n’auraient jamais existé sans lui !
POUR LIRE L'INTERVIEW COMPLÈTE CLIQUEZ ICI
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INTERVIEW DE GUILLAUME ET REMI LANGE SUR FLASH-NEWS.OVER-BLOG.COM
Première interview croisée de Flash-News avec Rémi Lange et Guillaume à l’occasion de la sortie de Beurs appart’ 2 et de DEVOTEE. L’un est un film drôle sur les mésaventures d’une bande de jeunes beurs gays, le second sur la différence physique.
Avant de parler de ces deux films, Rémi et Guillaume, pouvez vous faire une brève présentation pour les internautes de Flash-News qui ne vous connaîtraient pas.
Rémi
Je suis réalisateur depuis 1993, et éditeur DVD depuis 2004.
Guillaume
Moi, étudiant en histoire, tombé par hasard dans le monde du cinéma gay, et j’y évolue depuis Statross le magnifique en 2006.
Rémi, qu’elle a été ton déclic pour le cinéma, on parle toujours d’Omelette comme étant ta première réalisation, mais avant tu avais déjà réalisé Les anges de nos campagnes et Le super 8 n’est pas mort, il bande encore. Pour ma part quand je vois tes créations, je ne peux m’empêcher de penser à Andy Warhol, avec le côté décalé, parfois trash, est-ce une référence, même indirecte, pour toi ?
A vrai dire, il n’y a pas que les films d’Andy Warhol, il y a tous les films du cinéma underground américain et aussi des auteurs comme Kenneth Anger, Jack Smith et les premiers films de John Waters qui m’ont pas mal influencé dans la manière de filmer, c’est à dire des films tournés à la maison dans un cadre totalement hors professionnel. C’est mon père qui m’a donné envie de faire du cinéma en projetant des films de famille et qui me réveillait vers minuit, pour regarder « le cinéma de minuit » à l’age de six, sept ans, avec des films comme Freaks, Chantons sous la pluie , Le magicien d’Oz... Il n’a réalisé que des films de famille, mais inconsciemment il m’a donné envie de développer mon imaginaire dans le cadre du cinéma.Dans un premier temps j’écrivais des histoires, des scénarios qui n’ont jamais vu le jour, et puis j’ai réalisé Omelette en 1993 suite à la découverte d’autres cinéastes de l’underground new-yorkais comme Jonas Mekas, inventeur du journal filmé en 1969, et aussi des journaux filmés de Joseph Morder, des films de Peter Friedmann, Tom Joslin dont Silverlife the view from here a été le plus marquant pour moi. Ce sont des réalisations tournées de façon indépendante, mais c’est l’univers des journaux filmés qui m’a donné l’envie de passer à l’acte dans la branche du cinéma personnel. J’ai essayé de me démarquer de ce qui se faisait et d’inventer un style de journal filmé qui n’avait pas été fait jusque-là qui est le « film journal narratif classique grand public », c’est-à-dire tourné comme un film de famille ou en journal intime, mais qui après est monté comme un film narratif classique, accessible au plus grand nombre, mais pas un film élitiste avec juxtaposition de morceaux de la vie quotidienne qui dure 4 heures comme des films de Jonas Mekas.
A la base, tu te voyais devenir réalisateur underground ?
Non, par forcément, mais réalisateur oui.Underground j’y suis resté par la force des choses, après avoir sorti Omelette et Les yeux brouillés en 1998 et 2000, j’ai écrit un scénario assez classique, avec Lio qui devait jouer le rôle principal et Julie Depardieu une petite scène, mais le film ne s’est pas fait car la manière de procéder des producteurs français m’a conduit à rester dans le milieu un peu fermé, tourné à la maison, avec les moyens du bord. Tout est fait de façon autonome et totalement marginale par rapport au système de production actuel.
Guillaume tu es un jeune acteur talentueux, qui passe de la comédie au drame, qu’est-ce qui t’a amené à entrer dans le milieu d’un cinéma que l’on pourrait dire parallèle, car surtout distribué en DVD et non en salle.
C’est le plus grand des hasards, sans penser à un plan de carrière. C’est par un site de rencontres gays que je suis entré dans cet univers par un complet accident, par l’intermédiaire d’un photographe avec lequel j’avais fait quelques photos, avec lequel Ilmann Bel en avait fait également. Il est tombé sur des clichés et c‘est comme ça que je me suis retrouvé dans Statross le magnifique.
Rémi tu es réalisateur, scénariste, acteur, producteur et distributeur de films et malgré tes multiples récompenses dont un Freedom Award aux Etats Unis, tu es peu médiatisé en France, d’où vient à ton avis cette absence d’exposition ?
Tout simplement parce que les journalistes et les médias français ne s’intéressent exclusivement qu’aux films qui sortent en salles. Pour eux, le vidéo-art ce n’est pas du cinéma, à partir de là, ils ne chroniquent pas ce genre de films. Je ne le suis que dans les magazines gays, parce que les journalistes connaissent mon travail, mais quand j’ai crée ma société en 2004, il était difficile d’avoir un article dans ces magazines, maintenant c’est le cas, mais il m’est toujours difficile d’en avoir dans les magazines classiques. Là ou j’ai pu en obtenir comme dans Studio ou Ciné Live, c’est parce que des journalistes me connaissaient du temps où Omelette et Les yeux brouillés étaient sortis en salles. Il y a une sorte d’ostracisme envers les films tournés à la maison, sans aide du CNC, sans aides officielles et sans producteurs. Pour eux ce sont des films amateurs que l’on ne chronique pas.
La rencontre commence dans une atmosphère détendue, et va se poursuivre dans de multiples éclats de rire...POUR LIRE L'INTERVIEW COMPLÈTE CLIQUEZ ICI
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INTERVIEW DE GUILLAUME
ET REMI LANGE DANS 2X DU 2 JUILLET 2008
Rencontre avec ce réalisateur passionné et son comédien, Guillaume :
-Rémi, pouvez-vous nous présenter l’histoire de « Devotee » ?
C’est l’histoire d’un homme qui a un physique différent, complètement inhabituel. Au début, il est confronté à une sorte de solitude masturbatoire et il se met à rechercher quelqu’un sur internet qui pourrait être attiré par son corps, d’où le terme « Devotee ».
-Guillaume, comment avez-vous réagi quand Rémi vous a soumis le scénario ?
J’étais content parce que cela exigeait un travail difficile de comédien. Je n’avais pas la moindre idée de cette particularité sexuelle. Je n’avais jamais vu, imaginé le concept. J’ai accepté ce rôle pour la dimension d’exigence par rapport au jeu d’acteur et un certain intérêt par rapport à la thématique.
-Rémi, on retrouve une équipe de fidèles autour de vous. A l’écran : Antoine Parlebas, votre compagnon de longue date, Ilmann Bel de « Beurs Appart’ » ; à la musique : Jann Halexander, le réalisateur de « Occident », sorti le 20 Mars… sans oublier Guillaume qui a participé avec vous et Hervé Chenais (à qui l’on doit l’idée originale), à l’écriture du scénario. Comment s’est déroulée la fabrication de ce film ?
Le film est né de la rencontre avec ce corps différent, celui d’Hervé Chenais. Je lui ai demandé d’écrire un scénario car je connaissais mal son univers quotidien, ses problèmes. Ensuite, on a commencé à tourner avec quelques modifications (désistement du premier comédien choisi, changement de lieu de tournage…). Comme d’habitude, j’ai fait appel à mes amis, aux gens de ‘la famille’ pour construire le film.
-Guillaume, les scènes de sexe avec Hervé ont-elles été difficiles à tourner ?
Certains moments ont été un peu compliqués, difficiles, avec des surprises ou des choses qu’on n’imagine pas du point de vue du contact sensoriel… mais ce n’est pas non plus de l’héroïsme total ! J’ai dû aller au bout de mes propres tabous puisqu’il a fallu s’habituer au corps d’Hervé, d’abord en photos pour ne pas être directement confronté à cette différence. Le film parle de choses qu’on ne voit pas d’habitude - ou que l’on ne veut pas voir – et cela oblige à penser que des actes très simples peuvent, pour d’autres, être beaucoup plus compliqués. Dans la réflexion personnelle, c’est enrichissant.
-Rémi, « Devotee » a été présenté en première mondiale à Bruxelles, il est sélectionné aux festivals NEWFEST de New York et OUTFEST de Los Angeles et un distributeur américain s’intéresse au film… En France, vous êtes votre propre distributeur car vous ne trouvez aucun producteur pour vous soutenir sur des projets de ce genre. Comment expliquez-vous cela ?
Le distributeur américain s’intéresse à « Devotee » car aux Etats-Unis, il y a un potentiel commercial qui n’existe pas en France où je ne suis pas un réalisateur ‘bankable’, vu que mes films « Omelette » et « Les Yeux brouillés » ont fait peu d’entrées. Je suis un cinéaste exigeant, dans le sens où je ne veux pas qu’on m’impose, par exemple, un happy end ! De plus, j’aborde des sujets pas du tout commerciaux. Si je présente « Devotee » à un producteur gay ou pas d’ailleurs, il ne va pas miser une seconde là-dessus ! Si je n’avais pas ma propre boîte de production, je ne sais pas comment je ferais pour faire mes films. Aujourd’hui, cette solution me satisfait car je travaille avec des amis, et j’ai une liberté totale.
-Guillaume, vous faites aussi partie de l’aventure « Beurs Appart’ », dont le deuxième volet est sorti le 23 Mai. Dites-nous comment vous êtes arrivé sur ce projet et que représente pour vous cette série qui mets en scène des Beurs gays ?
Je suis arrivé sur « Beurs Appart’ » grâce à Ilmann Bel avec qui j’avais travaillé, sous la direction de Rémi, sur « Stratoss le magnifique » en 2006. J’ai tout de suite accepté le projet car les ambiances de tournage sur ce genre d’aventures sont toujours extraordinaires. Je ne pense pas qu’on puisse considérer « Beurs appart’ » comme une série à thèse car ce n’est pas tellement militant. C’est avant tout un divertissement. Disons que c’est un exemple de la diversité des rapports des Beurs et de l’homosexualité.
-Rémi, dans les bonus de « Devotee », on trouve deux de vos courts-métrages, plus « Blessure secrète » de Baptiste Lamy, que vous tenez à nous présenter…
Je pense que Baptiste Lamy est le Kenneth Anger français. Ce film-là, lui aussi, pose la question du corps différent et cela va vraiment bien avec « Devotee ». Il va très loin dans la représentation du corps, du sien en l’occurrence.
-Rémi et Guillaume, quels sont vos projets ?
Rémi : Comme on s’entend bien, je pense que je ferai appel à Guillaume pour un des mes prochains films. Autrement, j’ai toujours l’intention de tourner « Comment faire un enfant à Lio ? » avec ou sans Lio ! Et j’ai un autre projet en écriture…
Guillaume : Continuer « Beurs Appart’ ». Le 3 va bientôt être tourné… Et pour les projets avec Rémi, il a répondu pour moi !
POUR TELECHARGER LES VISUELS DU FILM EN HAUTE DEFINITION CLIQUER / TO DOWNLOAD HIGH QUALITY PICTURES CLICK ICI/HERE
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Site de Rémi Lange : remilange.blogspot.com/
Affiche américaine de DEVOTEE
Affiche asiatique de DEVOTEE
BANDE-ANNONCE ORIGINALE (FRANCE) DE "DEVOTEE" :
BANDE-ANNONCE ANGLAISE DE "DEVOTEE" (TRAILER, IN ENGLISH) :
DEVOTEE a reçu une MENTION SPECIALE au Barcelona IGLFF 2008 :
DVD EN VENTE SUR PRICEMINISTER
Hervé aime les mecs de 20 ans. Mais il n'est pas toujours facile de satisfaire ses désirs quand on est différent des modèles qui ornent les couvertures de magazines... Les choses vont-elles changer quand Hervé rencontre un beau mâle de 21 ans, "devotee" ?
Hervé likes 20-year-old guys. But it's not always easy to get what you desire when you're different from the models gracing magazines' covers...Will things change when Hervé meets a 21-year-old hunk who is a "devotee" ?
Hervé houdt van jongens van 20 jaar... Maar het is niet altijd makkelijk om je lusten te bevredigen als geen frontcover model bent... Zullen de dingen veranderen als Hervé botst op een mooie "devotee" jongen van 21 jaar ?
Hervé Chenais tem predileção pelos rapazes de 20 anos. Ele busca amor e companhia. Mas nem sempre é fácil conseguir o que se deseja se você é bem diferente do padrão de modelos que estampa as revistas. Em especial se você é mais velho (43 anos) e inválido (Hervé nasceu sem braços e pernas). Será que a situação mudará quando ele conhece on-line um belo jovem de 21 anos que é um “devotee”? “Devotee” é o praticante de acrotomofilia, que é a atração sexual por pessoas com amputações. O encontro dos dois revela a dificuldade que Hervé tem de conhecer pessoas que o tratem como um ser humano, e não um fetiche. Rémi Lange ilustra tema e personagem com muitas cenas de sexo.
Devotee es la historia de Hervé, hombre enérgico de 43 años de edad, que nació sin brazos y piernas. Él satisface a un hombre joven magnífico que ha conocido por internet, un devoto (devoteeism - o el acrotomophilia- es la atracción sexual hacia personas con amputaciones) quien parece que podría ser diferente a los demás. Sus encuentros prueba la dificultad de Hervé en encontrar una conexión verdadera con alguien que esté interesado en tratarle como una persona antes que como un simple fetiche.
Hervé gosta de rapazes de 20 e poucos anos. Mas nem sempre é fácil conseguir o que se quer quando se é diferente dos modelos que enchem as capas das revistas… Ao fazer-nos entrar no mundo dos fetiches por amputados, este filme oferece-nos uma visão da atracção sexual em que a carícia quase casta (aos olhos da pornografia tradicional) ganha um peso erótico imprevisível.
Another summary :
A disabled man seeks love and companionship.
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DVD SIMPLE EN VENTE SUR L'HARMATTAN ET PRICEMINISTER
DVD DOUBLE, AVEC "MES PARENTS" DE REMI LANGE, EN VENTE SUR PRICEMINISTER
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PRESS REVIEWS / REVUE DE PRESSE :
"Dans le foisonnement donné à voir ce week-end, que retenir ? Les films de Rémi Lange et Loree Erickson qui filment le sexe handicapé sans voyeurisme (même si cela peut sembler antinomique)." (Eric LORET, LIBÉRATION / 16 JUIN 2010, à propos du 2ème "Paris Porn Film Fest")
CLIQUEZ SUR LA PHOTO DE GAUCHE POUR LIRE LA CRITIQUE DE HETEROCLITE (SEPTEMBRE 2008)
"Film évidemment dérangeant, absolument queer, Devotee (du nom de ceux qui aiment les membres atrophiés) sait aussi émouvoir en bousculant nos stéréotypes."(DIDIER ROTH-BETTONI)
"Quiet, and reflective, Devotee is both an intimate exploration of desire and of disabled sexuality which challenges us to consider our own voyeuristic treatment of Hervé's body."http://homocinema.web.iq.pl/gay_movie_devotee.html
"One of the strongest and most unforgettable films you will see at the festival this year." 2009 TLVFEST - Israel International LGBT Film Festival
"Rémi Lange brise ici un des tabous sexuels et humains les plus sensibles de notre époque : l'attirance pour l'infirmité, la condition sentimentale et érotique des handicapés physiques. A travers la relation entre un jeune valide et un homme privé de bras et de jambes, il repousse certaines limites avec une audace, un respect et un humour aussi bien dignes d'un kamikaze que poignants". (Bernard Achour, Têtu, juin 2008)
"En brisant des tabous profondément ancrés dans notre société, Remi Lange signe un film déroutant et bouleversant. Remi Lange brengt een ontroerend en ongewoon verhaal en doorbreekt taboes die diep geworteld liggen in onze cultuur." (Genres d'à côté, Bruxelles, juin 2008)
"Le réalisateur Rémi Lange signe un film intimiste, à la fois pudique et dérangeant qui n'est pas sans rappeler l'univers de Lynch ou Cronenberg. L'idée de départ a été la scène fantasmagorique et culte de HUSTLER WHITE de Bruce LaBruce où un skin fait un foot fucking avec son moignon à un devotee. Le scénario est co-signé par Hervé Chenais, qui tient le rôle principal aux côtés de l'angélique Guillaume. Une condamnation du culte du corps omniprésent et véritable objet de consommation !" (TRIBU MOVE, juillet 2008)
"From the director of 'The Path to Love' comes the intimately realized story of Hervé, whose body marks him as an outsider to the younger men he desires. When he meets an attractive man online who is drawn to his difference, will a sexual encounter lead to something more ?" (Newfest, New York, juin 2008)
"Daring and straightforward, DEVOTEE is the story of Hervé, an assertive 43-year-old man who was born without arms or legs. He meets a gorgeous young man online, a devotee (devoteeism (or acrotomophilia) is the sexual attraction to people with amputations) who seems like he might be different. Their encounter proves Hervé’s difficulty in finding a true connection with someone who is interested in treating him like a person rather than a mere fetish." (Outfest, Los Angeles, juillet 2008)
"Sexually-challenged: Rémi Lange unveils discrimination by Jun Zubillaga-Pow.
Do you remember travelling some distance to meet someone for a one-night-stand? Photo exchange in a chat room or on MSN, followed by exchange of numbers and arranging to meet somewhere for casual sex. Directed by Rémi Lange, the film Devotee recalls exactly the same encounter, except that one guy is an amputee and the other a devotee.
The film relates Hervé’s three encounters with a social escort, a young man in his twenties and another guy with a physical abnormality. In each of these narratives, Rémi Lange pitches the tone of the scenes to reveal deeply rooted stereotypes of people who are physically and sexually-challenged. Shot with minimal alteration to natural lighting and environmental sounds, the film aims to present the honest reality of the everyday life of a homosexual amputee.
Other than a couple of philosophical quibbles so typical of the French, but so essential to the film’s message, character development of the antagonists is measured precisely to deliver the entrenched reification of sexual intimacy. In Hervé’s own words, “you took your pleasure… you used me as an object… Did you kiss me?”
Strong acting by an experienced and good-looking cast, this film is one of those artistic rarities from the international circuit, which deserves more screenings than the one that our local authority has allowed."
http://www.fridae.com/lifestyle/2009/08/11/8765.sexually-challenged-r-mi-lange-unveils-discrimination
"DEVOTEE est une œuvre qui bouscule, qui renvoie nos idées aseptisées à une réalité bien plus cruelle. Une sujet fort, provocant, qui n’a certainement jamais effleuré l’esprit de la majorité des gays. Rémi Lange prend son histoire à bras le corps (sans vilain jeu de mot !), sans fausse pudeur et sans voyeurisme mal placé. Un film qui peut faire évoluer les mentalités dans un coffret double où l’on trouve aussi le film MES PARENTS, plus des courts-métrages sur chaque DVD…" (2X, 2 juillet 2008)
"Réalisateur iconoclaste et inclassable, souvent formellement brouillon mais toujours déconcertant, Rémi Lange livre avec « Devotee » une œuvre troublante et bouleversante qui attaque de front des tabous profondément ancrés dans notre société. Hervé aime les mecs de 20 ans. Mais il n’est pas toujours facile de satisfaire ses désirs quand on est différent des modèles qui ornent les couvertures de magazines... Les choses vont-elles changer quand Hervé rencontre un beau mâle de 21 ans, "devotee" ? Dans le langage des pratiques sexuelles fétichistes, un devotee désigne quelqu’un attiré sexuellement par une personne handicapée. Dès le premier plan, le handicap de Hervé déstabilise, saute à la figure et semble nous engouffrer tout entier. Mettant à mal le principe d’identification du spectateur, cette scène inaugurale, nécessaire pour d’emblée dépasser le malaise de la différence, ouvre magnifiquement ce film unique. Co-écrit par Hervé Chenais, acteur principal de cette romance inhabituelle, le scénario ose et bouscule les normes physiques et esthétiques imposées par une société de plus en plus conformiste. Cette tendance à l’uniformisation est d’autant plus évidente dans le milieu gay où la virilisation en cours ne laisse pas beaucoup de places aux marges et aux corps différents : folles excentriques, grands maigrichons, gueules cassées et autres moches mal foutus ne sont pas toujours bienvenus. En réponse, Remi Lange nous balance une « freak power » vitale. Dommage que la mise en scène ne soit pas à la hauteur d’un tel contenu. Mais le côté fauché et brut est aussi la marque de fabrique de Lange. Le manque d’argent, au moins, n’aura pas aveuglé un regard si rare." (Frédéric Arends, GUS)
"DEVOTEE de Remi Lange : un film coup de ....
Coup de poing ? Impossible, le personnage principal n'en a pas, pas plus qu'il n'a de pieds. Nous ne sommes pas dans Freaks mais dans un film vraiment inclassable par sa force et son audace. Tellement inclassable, que sa critique n'est pas plus à sa place ici que dans n'importe quelle autre rubrique à tendance culturelle. La jaquette du DVD porte la mention suivante : "Hervé aime les mecs de 20 ans. Mais il n'est pas toujours facile de satisfaire ses désirs quand on est différent des modèles qui ornent les couvertures des magazines... Les choses vont-elles changer quand il rencontre un beau mâle de 21 ans, « devotee » ?" Assez séduisant quand on s'intéresse au monde de la sexualité et du handicap ... mais si l'on ignore le sens du mot « devotee », on va découvrir un nouveau monde, celui des acrotomophiles, en anglais, devotees (« fervent(e)s en français). En revanche, aucune concession, aucune mièvrerie dans le débat « handicap & sexe », le film est trop centré sur les spécificités d'Hervé pour cela. Le film est un OFNI, objet filmé non identifiable, bourré de petits défauts et de maladresses techniques mais qui sont autant de mises en valeur de la prouesse cinématographique ici réalisée. Faire de son handicap un objet de jeu sexuel, ne rien cacher de la vie sans terminaisons aux quatre membres (étonnante autonomie), filmer érotiquement, sensuellement des relations sexuelles entre le héros, Hervé et son fervent partenaire ... oser se lancer dans un débat sur le partage des plaisirs sont autant de défis que réussit l'équipe de Rémi Lange.
Il est vain de discuter de la part d'autobiographie ici reportée : on lira dans les liens ci-dessous plusieurs interviews d'Hervé Chenais, acteur et président de l'AGLH (Association des Gais et Lesbiennes Handicapés), auxquels le cinéphile curieux pourra trouver d'autres réponses que celles déjà apportées dans l'interview figurant dans les bonus. Nous ne sommes pas, sauf pour nos lecteurs devotees, en présence d'un film porno à regarder avec papier absorbant à portée de main : il y a un vrai scénario ( avec recherche de partenaires sur des sites que vous connaissez !), un début, un milieu, une fin. Du cinéma, du vrai, qui fait mal et qui fait penser et avancer ... que vous ne verrez JAMAIS en salle !!" (www.handigay.com)
"Jusqu'à présent, je n'avais vu aucun film de Rémi Lange même si, comme tous les cinéphiles, je connaissais les titres de ses deux longs-métrages sortis en salles à la fin des années 90 : Omelette et Les yeux brouillés. Avec ces deux films, le cinéaste s'inscrivait dans la lignée des diaristes à la caméra échafaudant un vaste projet autobiographique.
Après cela, la carrière de Lange est devenue plus underground mais depuis 15 ans, il poursuit (en vidéo) une œuvre fortement marquée par les questions du sexe en général et de l'homosexualité en particulier.
Avec Devotee, c'est peu dire que le cinéaste marche sur des œufs. En effet, ce récit pourrait dans un premier temps évoquer la pornographie telle qu'elle se pratique aujourd'hui : extrêmement fétichiste et catégorisée (« jeune », « asiatique », « sado-maso », etc.). Et si la première catégorie (« gay ») est désormais relativement traitée à l'écran, la seconde (« handicapé ») l'est beaucoup moins !
Fort heureusement, nous ne sommes pas sur Internet et il ne s'agit pas de cliquer paresseusement pour obtenir ce que l'on recherche.
D'une part, ce film n'a rien de « pornographique » (le cinéaste se montre beaucoup plus « hard » dans son court-métrage Cake au sirop de cordom, en bonus du DVD) ; d'autre part, Lange pense d'abord en terme de cinéma et nous oserions presque dire que Devotee évoque la rencontre improbable entre L'inconnu du lac de Guiraudie (les amours entre hommes) et le Freaks de Tod Browning (pour l'humanité conférée aux « monstres »).
Après de telles références, un « toutes proportions gardées » paraît évidemment de rigueur dans la mesure où le film de Lange a été tourné avec les moyens du bord (en mini-DV) et qu'il relève d'une économie extrêmement pauvre. Néanmoins, on apprécie le fait que l’œuvre soit bien cadrée et bien montée (sans mauvais jeu de mots) et témoigne d'un constant désir de faire du cinéma.Hervé, la quarantaine, est handicapé de naissance et homosexuel. Sa mère ayant pris des médicaments pendant sa grossesse (de la thalidomide?), il est né avec les quatre membres atrophiés. En surfant sur Internet, il rencontre un beau « devotee » (terme qui désigne les personnes attirées par le handicap physique et les membres amputés) qui vient le retrouver chez lui...
Avec ce film, Rémi Lange est constamment sur le fil du rasoir. Parfois, on a un peu le sentiment qu'il ne s'adresse qu'à une « niche » bien particulière avec le risque de se cantonner à un certain ghetto (le film a circulé dans tous les festivals « gays » du monde et il a obtenu une mention à Barcelone). Il frise aussi le récit édifiant militant pour le droit à la différence : après une longue scène d'amour, Hervé tient un discours un peu pénible (d'autant qu'il a l'accent traînant de Jean-Marc Lalanne!) à son jeune amant pour lui reprocher de n'avoir pensé qu'à son propre plaisir et de ne pas avoir pensé au sien (par exemple, il ne l'a jamais embrassé).
Pourtant, si Devotee intéresse quand même, c'est par cette manière qu'il a de porter un regard empathique sur « l'autre ». Je me souviens d'un beau texte de Daney sur 36 fillette de Breillat où il expliquait que le cinéma était aussi un moyen pour lui d'avoir des nouvelles d'individus dont il se fichait éperdument dans la « vraie » vie (les adolescentes et leurs désirs). En filmant sans voyeurisme et avec beaucoup de respect ce corps singulier, abîmé, amputé ; Lange parvient à traduire sa douleur, sa solitude et à nous faire comprendre sa singularité.
Alors qu'on pourrait parfois sombrer dans une certaine forme d'auto-complaisance « victimaire » (la fameuse scène où Hervé fait le bilan de leur relation sexuelle), le film finit sur une note à la fois assez drôle et qui montre que le « héros » du film n'a pas le monopole de la souffrance.
Je n'en dis pas plus mais Lange a le mérite de montrer que n'importe quelle « différence », même si elle peut sembler futile, reste une souffrance pour celui (ou celle) qui la vit au quotidien.
Dérangeant comme tous les films qui nous changent de nos habitudes et qui plongent dans des univers aux antipodes des nôtres, Devotee a le mérite immense de dépasser ses « spécificités » (homosexualité, handicap, fétichisme...) pour nous ouvrir une porte jusque là inconnue sur l'être humain..." Le Journal Cinéma du dr Orlof
"Film-ovni, Devotee s’attache au désir que suscitent chez certains les corps hors norme. Un manifeste dérangeant et passionnant, qui renverse les perspectives sur la sexualité et le handicap. par Arnaud Gallay
Le visage d'un homme, les yeux clos, en gros plan. Lentement, un membre s'approche de sa bouche. Ce n’est pas une main, ce n’est pas un sexe… Alors qu’il se réveille, la caméra dévoile dans toute sa nudité quatre membres sans extrémités. Cette première scène qui met le spectateur à l’épreuve, est à l’image de Devotee: à la fois distancié et frontal, quotidien et hors norme. Des plans que le réalisateur Rémi Lange a voulus pour «se débarrasser de cette attente malsaine, et à la fois normale, du spectateur.» Passé ce préambule, on entre dans l’intimité d’Hervé, entre Paris et un petit village isolé où il vit. Jusqu’à sa rencontre sur le tchat avec Guillaume, beau jeune homme fasciné par les membres amputés – un «devotee», selon le terme consacré (voir encadré). Dissymétrie Président d’une association de gays vivant avec un handicap* Hervé Chenais s’est improvisé comédien à la suite d’une rencontre fortuite avec Rémi Lange. Pour lui, Devotee est d’abord un moyen de rappeler l’évidence: Un corps handicapé est un corps sensuel, ni plus, ni moins. De fait, on lui a posé mille fois la question: Comment on fait l’amour? comment on caresse? comment on se masturbe, lorsque l’on n’a pas de mains?… «Je ne m'imagine pas avec des mains. Quand je veux avoir des sensations, c'est mes moignons que j’utilise, tout simplement», explique-t-il sans fausse pudeur. En tant que co-scénariste, Hervé a tenu à raconter sa recherche d’affection et de sexualité – une recherche au cours de laquelle il a croisé des «devotees». En riant, il les compare à des gourmands bousculant les clients d’une pâtisserie pour s’emparer de la dernière pièce… comme celui qui avait demandé à Hervé l’aéroport le plus proche pour son jet privé «…mais finalement ça ne s’est pas fait!» Pendant quelques temps, une relation s’était instaurée avec un autre devotee. «Lui y trouvais son plaisir, mais moi, pas le mien.» Dans le film, cette dissymétrie du désir s’exprime dans une scène charnelle entre Guillaume et Hervé. A l’excitation du premier répond la frustration du second, qui attend un baiser qui ne viendra pas.
Universalité Quelque peu boudé par les festivals français, mais porté par le bouche-à-oreille international, ce nouveau moyen-métrage de Rémi Lange confirme le culot et l’impertinence du jeune réalisateur de Omelette et Mes parents. Mêlant sensualité, drame et humour, Devotee en déroutera plus d’un. Par sa thématique, mais aussi par certains de ses rebondissements un peu baroques, ou par l’aspect brut de sa production artisanale – un point assumé par son réalisateur, pour qui un tel film n’aurait pas pu se faire avec des acteurs professionnels et une équipe de tournage au complet. Même imparfait, Devotee frappe par sa richesse et son audace, plus que par le choc passager provoqué par certaines images. Car au-delà de la question du handicap, il braque sa caméra sur le désir. «J’ai cherché à inviter les spectateurs à se poser des questions sur leur tolérance vis-à-vis de ces corps, mais aussi vis-à-vis de leur propre désir», explique Rémi Lange. Devotee «déglingue le formatage», comme le dit joliment Hervé, en montrant comme désirable un corps radicalement différent. Mais il pose également la question universelle de la «fétichisation» de l’autre, de cette tendance croissante à composer «à la carte» son/sa partenaire idéal-e selon des critères physiques toujours plus pointus. Une tendance qui fait aussi un peu de nous des «devotees» et nous met au défi de garder en vue, au-delà du fantasme, l’humanité de chacun.
Devotees et handicapés: je t’aime moi non plus
Terme a priori sulfureux, au parfum de secret et de perversion, le mot anglais «devotee» aurait été adopté aux Etats-Unis dès les années 80 par les individus éprouvant une attirance sexuelle vers les personnes amputées, puis par extension, vers les personnes ayant certains types de handicap. Des formes de «paraphilies» apparentées ont émergé, comme celle des «wannabes» (personnes qui aspirent à être amputées) ou des «pretenders» (qui simulent un handicap). Aujourd’hui, une centaine de webforums discutant de ce type d’attirance ou de sites érotiques présentant des modèles (principalement amputés) témoignent de l’existence d’une communauté d’«admirateurs» considérable, même si leurs pratiques restent particulièrement mal vues. Et pour cause: le rapport entre une personne handicapée et une personne valide renvoie encore bien souvent à la notion d’abus – une idée renforcée par la statut de beaucoup de handicapés, sous tutelle ou curatelle.
Des proies faciles? Les personnes handicapées dans le rôle de «proies faciles» et les devotee comme prédateurs? Paul, animateur de l’un des seuls sites en français «pour les handicapés et leurs admirateurs», Overground, balaie cette idée: «On oublie souvent que la personne handicapée voit sa personnalité se renforcer considérablement par le handicap.» Préférant à «devotee» le terme de «fervent», il précise: «Ce sont plutôt des personnes attirées sexuellement, mais pas uniquement, par d'autres personnes en tant que telles. Parce que le handicap en fait des personnes à leurs yeux ‘extra-spéciales’, beaucoup de fervents recherchent plutôt une relation durable.» Gérard, l'un des animateurs du site participatif français Handigay, relativise: Les «devotees» restent un phénomène marginal pour les personnes avec un handicap. «Le film Devotee est beaucoup plus pertinent par rapport au devotee qu’à sa ‘proie’.» Il reconnaît qu’«une personne amputée peut avoir envie de se faire elle aussi un ‘plan devotee’ comme on peut être tenté par une soirée SM ou cuir... De là à en faire une façon exclusive de vivre sa sexualité, il y a un gouffre!» Et de conclure: «Il y a mille façons de vivre sa sexualité, multipliez-les par les mille façons de vivre un handicap, qui peut revêtir des milliers d'aspects, et vous obtiendrez des millions de situations.» A.G.
"Adepte, avez-vous dit ? De Rémi Lange et sa filmographie, assurément. Ce dernier opus, à voir ABSOLUMENT, Devotee, nous fait montre un Rémi bien plus proche de la nature humaine, bien plus en accord avec sa propre nature d’Homme, sérieux et généreux. Du coup vous serez transportés dans l’univers de Hervé Chenais (alias Hervé) bien plus loin, limite borderline, que dans toutes les productions passées de l’Ange cinéaste. Nous ne somme plus dans de l’humoristico-caustico-parodique comme dans The sex of Madame H (2005), ou de Cake au sirop de cordom (2005). Devotee nous touche, me touche, vous touchera là où vos habitudes sont tenaces et vos tabous bien encrés. Attention la gifle, gaffe au retour de boomerang... Ce documentaire, bien plus réel que fiction ne pourra vous laisser dans l’indifférence de la différence. Demain matin, devant votre miroir, ce maudit bouton post pubertaire qui n’en fini pas de récidiver aura bien pâle allure. Votre soit disant bouée de quadragénaire déformée par le prisme de votre dysmorpophobie* s’en trouvera métamorphosé en baudruche, voire en peau de chagrin. Normal ou pathologique, telle n’est pas la question dans ce film, tout est question d’amour et de fantasme, tout comme le plaisir de se faire fister ou autre acabit sexuello-jouistique. Rien de bien méchant, mais certainement dérangeant quand notre regard se pose sur l’inconnu… Merci Rémi, merci Guillaume, merci Hervé.
Les bras m’en sont tombés()
D@vidDotG
* - crainte obsédante (à tort ou à raison) d'être laid ou malformé."
"Devotee de Rémi Lange. Soit l’histoire d’Hervé, un homme qui est né sans mains ni jambes. Gay, il recherche des garçons sur Internet ou se paie quand il le peut les services de prostitués. Rémi Lange nous plonge de façon à la fois pudique et frontale dans le quotidien de ce personnage. Mais surtout, ce film était l’occasion pour moi de découvrir un nouveau mot : « devotee ». Un devotee est une personne « non handicapée » (on va éviter de dire « normale ») qui est attirée par les personnes qui ont un handicap. Par exemple, dans ce film-ci, on voit un garçon qui est très attiré par les personnes comme Hervé, sans mains ni jambes. Grâce à Internet, beaucoup de devotees peuvent aller jusqu’au bout de leurs fantasmes. Il fallait vraiment avoir des couilles pour jouer le personnage du jeune « devotee », surtout qu’il y a quelques scènes vraiment pas évidentes à tourner quand on est pas un « devotee » dans la vraie vie (scène intime avec lèche de moignons notamment) (...). Devotee n’est pas vraiment porno. La rencontre et les ébats d’Hervé et du devotee sont filmées avec pudeur et sensualité. C’est vraiment déroutant, et même si quand on est pas habitués ça peut choquer, ces passages témoignent d’une certaine beauté. La suite est un peu attendue : le devotee a du mal à assumer ses attirances, Hervé aimerait qu’on l’aime plus que pour un fantasme considéré comme tordu. Puis une fin sous le signe de la tolérance avec une rencontre inattendue. Globalement pourtant le film est très émouvant, très pertinent et on passe volontiers outre ses maladresses (un manque de budget qui se ressent à l’écran, des acteurs pas toujours justes). Un sujet vraiment fort pour un film qui mérite d’être vu.
A la fin de la séance « Handi Porno », un mini-débat
était organisé avec Rémi Lange et l’acteur principal de Devotee , Hervé
Chenais. Le public était visiblement assez ému par cette histoire. Un
couple gay présent dans la salle s’est d’ailleurs manifesté, a parlé un
peu de sa propre histoire (un homme et son compagnon aveugle). Ils ont
avoué que le film leur a fait du bien, que c’était une belle occasion de
montrer « autre chose », de réfléchir alors que la communauté gay,
notamment parisienne, est souvent cruelle. Avec son compagnon aveugle,
l’homme s’est souvent fait jeter des bars. On ne veut pas des handicapés
dans certains lieux, ça casserait l’ambiance… (...). Pour en
revenir au réalisateur et à l’acteur qui avaient fait le déplacement ,
ils ont avoué qu’il n’a pas été aisé de trouver un acteur pour jouer le
rôle du devotee. Il y a eu des désistements de dernière minute. La
sexualité des handicapés reste un grand tabou. Parce qu’ils sont
différents, on se plairait à penser qu’ils n’ont pas de besoins sexuels.
Erreur. Hervé Chenais rêverait qu’il y ait des auxiliaires « intimes ».
Débat difficile, compliqué. On ressort de cette séance assez sonné.
Vraiment intéressant." http://www.popandfilms.com/
Le sujet sur une idée de Hervé Chenais, réalisé par Rémi Lange (Omelette, Les yeux brouillés …) permet dès les premières minutes, d’oublier la différence, pour ne retenir que la dramaturgie de l’histoire et la sensualité des personnages. La beauté ténébreuse de Guillaume, donne l’intensité troublante à cette relation perturbée par … mais je ne veux pas révéler le nœud de l’intrigue.
L’intensité des regards, la beauté des images, la participation d’Ilmann Bel, d’Antoine Parlebas, la prestation exceptionnelle de Guillaume, qui trouve ici un grand rôle, et la déchirure humaine d’Hervé Chenais vont faire de ce film « gay », un classique qui devrait rejoindre les méandres des cinémathèques ! Une vie qui peut être celle de « monsieur ou madame » tout le monde, vu sous l’angle « gay ». Chacun de nous peut connaître ou devenir un DEVOTEE. Une grande réalisation de Rémi Lange." (Flash-news.over-blog.com)
"A l'heure où le festival de Cannes éteint ses derniers feux, à l'heure où de petits films de quelques millions d'euros gagnent la palme, où de plus gros remportent d'autres prix, à l'heure où l'on murmure que le cinéma se meurt, que le marché du jeu vidéo est en train de le l'emporter en termes de loisirs, à l'heure où le club des treize clame haut et fort que le fossé devient un gouffre, à cette heure improbable où l'on voudrait que tout soit comme avant, alors que tout a changé, les paroles de Godard ou de Scorcese qui affirmaient qu'avec l'ère de la vidéo et du film fait maison, le cinéma se transformerait et de nouveaux auteurs naitraient, ces paroles prennent un nouveau sens. Certes la vidéo de plus en plus remplace la pellicule, sans détriment du spectacle, mais l'économie reste la même. Ce nouveau cinéma tant promis, n'est pas un changement de technique. Il est un changement d'âme et de regard. Cette vidéo a ceci de miraculeux qu'elle permet enfin une rébellion qui n'était plus pensable. Non pas en imitant à moindre frais une cinématographie essoufflée -quelques millions
d'euros, ce n'est pas beaucoup, cependant ça ne traine pas dans la poche du premier venu- mais en permettant d'aborder d'autres sujets, de dire d'autres choses, de montrer d'autres images, bref de faire ce que les lois du marché ne permettent plus et sans doute ne permettront plus jamais . Un film peut se faire à la sauvette, et comme des œuvres interdites au siècle dernier , se vendre sous le manteau. Ce n'est pas l'argent qui prime alors, mais un autre regard sur le monde, et même, carrément, un autre monde. Devotee (aux éditions dvd les films de l'ange, 25 euros le double dvd) raconte les amours d'un homme tronc. Faute de moyen, c'est aussi mal éclairé qu'un gonzo, et l'histoire filmée dans l'urgence de la vision est surement un peu bancale au finale. Point de vue trucage,
l'économie est résolue par la présence bien réelle d'un homme tout à fait tronc de nature, enfin presque, car ses moignons de jambes et de bras subsistent, permettant de nombreux jeux amoureux, régals du fétichiste attiré dans son antre. Car c'est bien à une rencontre du désir que nous convie le cinéaste Rémi Lange (Omelette, Les yeux brouillés). D'un côté un beau jeune homme, devotee -c'est ainsi que se nomment d'eux mêmes ceux qu'attirent les êtres amputés- et de l'autre, l'objet du désir. On y découvre comment sans main ni bras, on peut se donner du plaisir, en donner aux autres, et d'autres choses tout aussi utiles, telles que taper à la machine, conduire une voiture, ou se
faire un café. Ce docu-fiction aussi improduisible qu'indistribuable dans les circuits classiques, n'a pas seulement le mérite de nous rejouer Freaks, version porno mais soft (en effet pas de plan de pénétration moignon ; il y a des limites au jeu de l'acteur !) , mais de témoigner de quelque chose de totalement oublié : le monde ne ressemble pas à ce que nous en dit le cinéma non plus que la télévision. Il n'y ressemble pas, parce que ce monde est celui qu'autorisent les financiers, et que sa représentation même réaliste, n'est et ne peut être que le reflet d'une pensée argentée, soumise au compromis et à son industrie. Bien sûr, on peut rester pantois devant le spectacle et lui reprocher ses multiples défauts. Il n'en demeure pas moins que des images jamais encore vues s'y révèlent et nous parlent et nous surprennent et nous hantent. Petit à petit, devant l'évidence du regard de Rémi Lange, les préjugés tombent, l'amour monstrueux nous parait possible, et lorsque le "monstre" proteste de n'avoir été qu'objet de désir dans cette relation, tout s'inverse et fait question. Car ici, ce n'est plus le beau jeune homme qui est l'homme objet mais l'amputé et son discours mlf ancienne génération surgit de nulle part, provoquant notre agacement, nous renvoyant aux ténèbres de nos certitudes : mais pour qui se prend il celui-là, ce demi-homme, de protester alors qu'avec sa gueule, et son corps il devrait remercier le bon dieu de s'être tapé un mec comme ça ! Bien sûr, le gars n'est pas forcément sympathique - ras-le-bol des bons handicapés de cinéma toujours gentils et autres Mimie Mathy trop bonnes fées -, bien sûr cette relation n'est pas totalement bouleversante et le scénariste s'en sort davantage par une pirouette que par une morale, mais qu'importe. Ce film nous renvoie à l'essence même du cinéma, sa vocation première : montrer ce que nul n'a vu, faire vivre ce que nul n'a vécu. Et tant pis si les moyens -techniques, financiers et autres- n'y sont pas.
Ou peut-être tant mieux .
Car les cinéastes de demain ou d'aujourd'hui devront de plus en plus choisir, entre avoir les moyens de faire un film, ou faire un film sans moyen. Entre faire du cinéma ou vivre du cinéma. Entre les deux le fossé est un gouffre, et la radicalisation extrême (sans subvention, ni chaînes, sans salaire non plus, et donc de fait dans l'illégalité) une solution parmi d'autres, une solution qui entraine des genres nouveaux, des regards nouveaux, des films nouveaux, jamais faits jamais vus., comme au bon vieux temps de la naissance de l'art, avec ses maladresses et ses fulgurances.
Aujourd'hui, le cinéma ne meurt pas, il nait.
Devotee n'est surement qu'un exemple parmi d'autres. Reste à trouver sur la toile ces autres films, films d'aujourd'hui ou de demain, mais pas d'hier, ces films qui grâce à ce moyen économique de la vidéo, n'auraient pû se faire avant, qui n'appartiennent encore à aucun marché, et qui pourtant sont là , et font à leur façon la nique au système. Qu'on ne pleure plus donc sur la mort tant de fois annoncée du cinéma. Devotee, l'amoureux des estropiés, des amputés, des abimés, est là, et lui redonne, à sa façon -d'amputé, d'abimé, d'inabouti cinématographique- corps et vie nouveaux. De l'autre côté du gouffre, tout est à venir, les monstres nous font signe." (Philippe Barassat pour LES TOILES ROSES)
"Rémi Lange confirme avec "Devotee", son dernier film, qu'il est un des réalisateurs les plus talentueux dans le champ du cinéma queer français. Si l'on se rappelle la scène iconique du "foot fucking" de Hustler White, de Bruce LaBruce, on peut aborder Devotee comme une digression sans tabou sur le thème du handicap. Le vif du sujet n'est pas seulement le corps d'Hervé Chenais, amputé des quatre membres, mais aussi son cœur, ses attentes envers les fétichistes qui viennent en pèlerinage dans sa ferme de province pour assouvir leur quête du moignon idolâtré. Que devient le cœur de l'homme objet quand il oscille comme une balle de ping pong entre l'abjection vis-à-vis de la norme et la réification vis-à-vis des "devotees", ces amateurs d'hommes mutilés ? Si les dialogues se font rares, c'est parce que la force des images expose explicitement les enjeux de Devotee : esquisser une nouvelle cartographie des zones érogènes du corps humain, souligner la précarité du dialogue entre solitude et fantasmes, et bien sûr faire l'éloge d'une différence radicale en réaction aux rêves uniformes qui appauvrissent notre capacité d'émerveillement : la beauté, elle aussi, est à réinventer."(Maxime)
"J'ai vu Devotee récemment aussi, et c'est une œuvre qui confirme le talent de Rémi Lange. Un grand réalisateur, à n'en pas douter (il l'a déjà prouvé avec son très dérangeant "Mes parents")."(Baker)
"Un film des plus troublants sur un sujet des plus dérangeants. Rémi Lange a osé. Soyez voyeur, laissez-vous retourner..." (Madame H)
"Bravo pour l'audace de Rémi Lange, celle de montrer ce que tout le monde pense indicible et invisible, de mettre en lumière ce qu'une armée de psychanalystes ne parviendraient pas à faire remonter de l'inconscient de la société tant le refoulement social s'enfonce dans le libéralement correct. DEVOTEE, tout en montrant et parlant peu, en dit plus qu'il n'en offre au regard, évite toute forme de voyeurisme et pose des questions essentielles
sur nos existences." (Philipe Perol, directeur du festival Désirs Désir de Tours)
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UN FILM DE / A FILM BY REMI LANGE
AVEC / STARRING HERVE CHENAIS, ANTOINE PARLEBAS, ILMANN BEL, SOPHIE BLONDY, REMI LANGE, BAPTISTE LAMY, JACQUES LANGE.
SCENARIO / SCRIPT : HERVE CHENAIS, REMI LANGE, D'APRES UNE IDEE ORIGINALE DE HERVE CHENAIS. MUSIQUE DE/BY JANN HALEXANDER
GENERIQUE COMPLET : Les films de l’ange et AGLH présentent “Devotee” un film de Rémi Lange avec Hervé Chenais, Antoine Parlebas, Ilmann Bel, Jacques Lange, Sophie Blondy, Rémi Lange, Baptiste Lamy. Montage Rémi Lange et Antoine Parlebas. Mixage Olivier Rodriguez. Image et son Rémi Lange. Scénario Rémi Lange, Hervé Chenais. Musique originale Jann Halexander.
2008 - DUREE DU FILM : 50 MINUTES
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INTERVIEW DE HERVE CHENAIS ET REMI LANGE :
HERVE CHENAIS (A GAUCHE) ET REMI LANGE (AU CENTRE) AU FESTIVAL DE BERLIN (BERLIN PORN FILM FESTIVAL 2009)
À quelle occasion vous êtes-vous rencontrés et pourquoi ce désir
de travailler ensemble ?
Rémi Lange : Nous nous sommes rencontrés au Printemps des
associations en avril 2005. Le stand d’Hervé était en face du
mien. Nous avons sympathisé et comme je vendais les DVD de
mes fi lms, je l’ai orienté sur ceux susceptibles de l’intéresser
comme « Mes parents » ou « Le zizi de Billy ».
Hervé Chenais : J’ai été très heureux de rencontrer Rémi à cette
occasion : je connaissais certains de ses fi lms et j’avais lu pas
mal d’articles le concernant. L’authenticité de ses fi lms me touche
particulièrement : il sait raconter la vraie vie, sans paillettes.
Je l’ai retrouvé en 2006 à ce même salon et il m’a alors proposé
d’évoquer à travers un fi lm le sujet me concernant. C’était
précisément mon souhait, ayant auparavant abordé quelques
cinéastes dans ce sens.
Comment vous êtes-vous répartis la tâche ?
R.L. : Je connaissais mal ce sujet et comme je considérais qu’il
appartenait à Hervé, je lui ai demandé d’écrire un scénario.
J’aime qu’un auteur ou un comédien se livre totalement et fasse
entièrement confi ance au réalisateur. Hervé s’est mis à nu : il a
révélé ses problèmes, son quotidien, son corps.
H.C. : J’ai écrit un premier scénario entre avril et septembre 2006,
tout en ayant à l’esprit que je jouerai les scènes que j’imaginais.
J’ai alors transmis ce texte à Rémi et il a fallu le revisiter sous
forme de huis clos, car cette première version impliquait trop de
décors et de personnages. Je voulais aussi que Rémi marque son
empreinte et que le deuxième acteur, Guillaume, puisse participer à un film dont il serait fier car son rôle n’est pas facile à tenir. Il a d’ailleurs apporté trois idées de scènes qui
n’auraient jamais existé sans lui !
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INTERVIEW DE GUILLAUME ET REMI LANGE SUR FLASH-NEWS.OVER-BLOG.COM
Première interview croisée de Flash-News avec Rémi Lange et Guillaume à l’occasion de la sortie de Beurs appart’ 2 et de DEVOTEE. L’un est un film drôle sur les mésaventures d’une bande de jeunes beurs gays, le second sur la différence physique.
Avant de parler de ces deux films, Rémi et Guillaume, pouvez vous faire une brève présentation pour les internautes de Flash-News qui ne vous connaîtraient pas.
Rémi
Je suis réalisateur depuis 1993, et éditeur DVD depuis 2004.
Guillaume
Moi, étudiant en histoire, tombé par hasard dans le monde du cinéma gay, et j’y évolue depuis Statross le magnifique en 2006.
Rémi, qu’elle a été ton déclic pour le cinéma, on parle toujours d’Omelette comme étant ta première réalisation, mais avant tu avais déjà réalisé Les anges de nos campagnes et Le super 8 n’est pas mort, il bande encore. Pour ma part quand je vois tes créations, je ne peux m’empêcher de penser à Andy Warhol, avec le côté décalé, parfois trash, est-ce une référence, même indirecte, pour toi ?
A vrai dire, il n’y a pas que les films d’Andy Warhol, il y a tous les films du cinéma underground américain et aussi des auteurs comme Kenneth Anger, Jack Smith et les premiers films de John Waters qui m’ont pas mal influencé dans la manière de filmer, c’est à dire des films tournés à la maison dans un cadre totalement hors professionnel. C’est mon père qui m’a donné envie de faire du cinéma en projetant des films de famille et qui me réveillait vers minuit, pour regarder « le cinéma de minuit » à l’age de six, sept ans, avec des films comme Freaks, Chantons sous la pluie , Le magicien d’Oz... Il n’a réalisé que des films de famille, mais inconsciemment il m’a donné envie de développer mon imaginaire dans le cadre du cinéma.Dans un premier temps j’écrivais des histoires, des scénarios qui n’ont jamais vu le jour, et puis j’ai réalisé Omelette en 1993 suite à la découverte d’autres cinéastes de l’underground new-yorkais comme Jonas Mekas, inventeur du journal filmé en 1969, et aussi des journaux filmés de Joseph Morder, des films de Peter Friedmann, Tom Joslin dont Silverlife the view from here a été le plus marquant pour moi. Ce sont des réalisations tournées de façon indépendante, mais c’est l’univers des journaux filmés qui m’a donné l’envie de passer à l’acte dans la branche du cinéma personnel. J’ai essayé de me démarquer de ce qui se faisait et d’inventer un style de journal filmé qui n’avait pas été fait jusque-là qui est le « film journal narratif classique grand public », c’est-à-dire tourné comme un film de famille ou en journal intime, mais qui après est monté comme un film narratif classique, accessible au plus grand nombre, mais pas un film élitiste avec juxtaposition de morceaux de la vie quotidienne qui dure 4 heures comme des films de Jonas Mekas.
A la base, tu te voyais devenir réalisateur underground ?
Non, par forcément, mais réalisateur oui.Underground j’y suis resté par la force des choses, après avoir sorti Omelette et Les yeux brouillés en 1998 et 2000, j’ai écrit un scénario assez classique, avec Lio qui devait jouer le rôle principal et Julie Depardieu une petite scène, mais le film ne s’est pas fait car la manière de procéder des producteurs français m’a conduit à rester dans le milieu un peu fermé, tourné à la maison, avec les moyens du bord. Tout est fait de façon autonome et totalement marginale par rapport au système de production actuel.
Guillaume tu es un jeune acteur talentueux, qui passe de la comédie au drame, qu’est-ce qui t’a amené à entrer dans le milieu d’un cinéma que l’on pourrait dire parallèle, car surtout distribué en DVD et non en salle.
C’est le plus grand des hasards, sans penser à un plan de carrière. C’est par un site de rencontres gays que je suis entré dans cet univers par un complet accident, par l’intermédiaire d’un photographe avec lequel j’avais fait quelques photos, avec lequel Ilmann Bel en avait fait également. Il est tombé sur des clichés et c‘est comme ça que je me suis retrouvé dans Statross le magnifique.
Rémi tu es réalisateur, scénariste, acteur, producteur et distributeur de films et malgré tes multiples récompenses dont un Freedom Award aux Etats Unis, tu es peu médiatisé en France, d’où vient à ton avis cette absence d’exposition ?
Tout simplement parce que les journalistes et les médias français ne s’intéressent exclusivement qu’aux films qui sortent en salles. Pour eux, le vidéo-art ce n’est pas du cinéma, à partir de là, ils ne chroniquent pas ce genre de films. Je ne le suis que dans les magazines gays, parce que les journalistes connaissent mon travail, mais quand j’ai crée ma société en 2004, il était difficile d’avoir un article dans ces magazines, maintenant c’est le cas, mais il m’est toujours difficile d’en avoir dans les magazines classiques. Là ou j’ai pu en obtenir comme dans Studio ou Ciné Live, c’est parce que des journalistes me connaissaient du temps où Omelette et Les yeux brouillés étaient sortis en salles. Il y a une sorte d’ostracisme envers les films tournés à la maison, sans aide du CNC, sans aides officielles et sans producteurs. Pour eux ce sont des films amateurs que l’on ne chronique pas.
La rencontre commence dans une atmosphère détendue, et va se poursuivre dans de multiples éclats de rire...POUR LIRE L'INTERVIEW COMPLÈTE CLIQUEZ ICI
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INTERVIEW DE GUILLAUME
ET REMI LANGE DANS 2X DU 2 JUILLET 2008
Rencontre avec ce réalisateur passionné et son comédien, Guillaume :
-Rémi, pouvez-vous nous présenter l’histoire de « Devotee » ?
C’est l’histoire d’un homme qui a un physique différent, complètement inhabituel. Au début, il est confronté à une sorte de solitude masturbatoire et il se met à rechercher quelqu’un sur internet qui pourrait être attiré par son corps, d’où le terme « Devotee ».
-Guillaume, comment avez-vous réagi quand Rémi vous a soumis le scénario ?
J’étais content parce que cela exigeait un travail difficile de comédien. Je n’avais pas la moindre idée de cette particularité sexuelle. Je n’avais jamais vu, imaginé le concept. J’ai accepté ce rôle pour la dimension d’exigence par rapport au jeu d’acteur et un certain intérêt par rapport à la thématique.
-Rémi, on retrouve une équipe de fidèles autour de vous. A l’écran : Antoine Parlebas, votre compagnon de longue date, Ilmann Bel de « Beurs Appart’ » ; à la musique : Jann Halexander, le réalisateur de « Occident », sorti le 20 Mars… sans oublier Guillaume qui a participé avec vous et Hervé Chenais (à qui l’on doit l’idée originale), à l’écriture du scénario. Comment s’est déroulée la fabrication de ce film ?
Le film est né de la rencontre avec ce corps différent, celui d’Hervé Chenais. Je lui ai demandé d’écrire un scénario car je connaissais mal son univers quotidien, ses problèmes. Ensuite, on a commencé à tourner avec quelques modifications (désistement du premier comédien choisi, changement de lieu de tournage…). Comme d’habitude, j’ai fait appel à mes amis, aux gens de ‘la famille’ pour construire le film.
-Guillaume, les scènes de sexe avec Hervé ont-elles été difficiles à tourner ?
Certains moments ont été un peu compliqués, difficiles, avec des surprises ou des choses qu’on n’imagine pas du point de vue du contact sensoriel… mais ce n’est pas non plus de l’héroïsme total ! J’ai dû aller au bout de mes propres tabous puisqu’il a fallu s’habituer au corps d’Hervé, d’abord en photos pour ne pas être directement confronté à cette différence. Le film parle de choses qu’on ne voit pas d’habitude - ou que l’on ne veut pas voir – et cela oblige à penser que des actes très simples peuvent, pour d’autres, être beaucoup plus compliqués. Dans la réflexion personnelle, c’est enrichissant.
-Rémi, « Devotee » a été présenté en première mondiale à Bruxelles, il est sélectionné aux festivals NEWFEST de New York et OUTFEST de Los Angeles et un distributeur américain s’intéresse au film… En France, vous êtes votre propre distributeur car vous ne trouvez aucun producteur pour vous soutenir sur des projets de ce genre. Comment expliquez-vous cela ?
Le distributeur américain s’intéresse à « Devotee » car aux Etats-Unis, il y a un potentiel commercial qui n’existe pas en France où je ne suis pas un réalisateur ‘bankable’, vu que mes films « Omelette » et « Les Yeux brouillés » ont fait peu d’entrées. Je suis un cinéaste exigeant, dans le sens où je ne veux pas qu’on m’impose, par exemple, un happy end ! De plus, j’aborde des sujets pas du tout commerciaux. Si je présente « Devotee » à un producteur gay ou pas d’ailleurs, il ne va pas miser une seconde là-dessus ! Si je n’avais pas ma propre boîte de production, je ne sais pas comment je ferais pour faire mes films. Aujourd’hui, cette solution me satisfait car je travaille avec des amis, et j’ai une liberté totale.
-Guillaume, vous faites aussi partie de l’aventure « Beurs Appart’ », dont le deuxième volet est sorti le 23 Mai. Dites-nous comment vous êtes arrivé sur ce projet et que représente pour vous cette série qui mets en scène des Beurs gays ?
Je suis arrivé sur « Beurs Appart’ » grâce à Ilmann Bel avec qui j’avais travaillé, sous la direction de Rémi, sur « Stratoss le magnifique » en 2006. J’ai tout de suite accepté le projet car les ambiances de tournage sur ce genre d’aventures sont toujours extraordinaires. Je ne pense pas qu’on puisse considérer « Beurs appart’ » comme une série à thèse car ce n’est pas tellement militant. C’est avant tout un divertissement. Disons que c’est un exemple de la diversité des rapports des Beurs et de l’homosexualité.
-Rémi, dans les bonus de « Devotee », on trouve deux de vos courts-métrages, plus « Blessure secrète » de Baptiste Lamy, que vous tenez à nous présenter…
Je pense que Baptiste Lamy est le Kenneth Anger français. Ce film-là, lui aussi, pose la question du corps différent et cela va vraiment bien avec « Devotee ». Il va très loin dans la représentation du corps, du sien en l’occurrence.
-Rémi et Guillaume, quels sont vos projets ?
Rémi : Comme on s’entend bien, je pense que je ferai appel à Guillaume pour un des mes prochains films. Autrement, j’ai toujours l’intention de tourner « Comment faire un enfant à Lio ? » avec ou sans Lio ! Et j’ai un autre projet en écriture…
Guillaume : Continuer « Beurs Appart’ ». Le 3 va bientôt être tourné… Et pour les projets avec Rémi, il a répondu pour moi !
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Site de Rémi Lange : remilange.blogspot.com/